JACQUES
BERTIN
Orléans (récital 25 octobre 2008)
27 octobre 2008
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Jacques Bertin, récital poignant d'un
poète insoumis
Au terme d'une première partie dédiée à la
chanteuse Barbara et assurée par Jérôme Damien et
Florent Gâteau, Jacques Bertin, entièrement vêtu de
noir, s'installe sur une chaise au centre de la scène, devant un
public de fidèles admirateurs. Un peu plus loin, Laurent Desmurs
prend place au piano. Ce samedi, la salle Vitez est comble. Certains seront
même contraints de renoncer au spectacle.
Projecteurs en sourdine sur les artistes, le récital commence dans
la pénombre. Economie de lumière, de gestes et d'instruments.
Bertin s'écoute en silence à l'instar des auditeurs suspendus
à ses lèvres lorsque, de sa voix chaude et profonde, il
chuchote la poésie. Avec ses textes, la musique de Ferré
ou les poèmes de René Guy Cadou, le troubadour siffle son
vieux pays fatigué et chante ses chagrins enterrés pour
défier les astres et débusquer la mort.
Jacques Bertin nous conte le monde à travers ses yeux d'insoumis,
celui d'un homme qui voulait "aimer à sa faim".
Un mélange de nostalgie et de mélancolie glisse pudiquement
sur ses cordes et, "à nos yeux, monte une marée"
d'émotions.
Au terme de deux rappels, le public, debout, applaudit à tout rompre.
Quant au poète, il repart, comme il est venu, sur la pointe des
pieds… Restent ses mots à l'esprit de chacun.
L. R.
La République du Centre
27/10/2008
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