JACQUES
BERTIN
Chorus N° 51 |
Scènes
Incarnation vivante de la poésie, Jacques Bertin a choisi de chanter assis ; que l’on apprécie ou non cette «statique» attitude, elle concentre l’attention sur le verbe et le chant – le «lyrisme», soulignerait un Bruno Ruiz, qui, lui, préfère se tenir immobile en pleine lumière. A Ivry, dans ce chaleureux Forum Léo Ferré - bruyant d’assiettes et de verres l’instant d’avant -, le silence précis s’installe comme une gourmandise. Bertin est en terre propice… Prenant parfois la guitare, accompagné surtout par l’excellent pianiste Laurent Desmurs, il revisite son répertoire exigeant, de chansons limpides (telle Le Rêveur) du dernier album, La Jeune Fille blonde (cf. Chorus 42, p. 32), à des anciennes inoubliables (Je voudrais une fête étrange et très calme…) et des saluts aux amis poètes, dont Luc Bérimont, Nazim Hikmet et Léo Ferré, qu’il gâte logiquement ici. Et dans un coin d’ombre, sous l’effet de cette voix vibrante, un spectateur, nommé Leprest, a l’œil humide… Daniel Pantchenko/ Stéphanie Thonnet |