Spécial Avignon le théâtre in et off Un numéro hors série Juillet 2001 | Le off story (Editorial, par Jacques Bertin)
Une fois encore, Politis poursuit son partenariat avec Avignon-public off, l'association qui, depuis 1982, coordonne ce gigantesque, ce phénoménal festival informel, à côté du festival "in" d'Avignon. Elle annonce officiellement plus de 500 000 spectateurs (mais en réalité, les calculs montent au-dessus de 600 000!). 26 000 abonnés assistent chacun à une moyenne de 9 spectacles. Ce festival, organisé par personne et par tous, est donc un immense succès. Il y aura cette année dans le off plus de 600 spectacles, (dont 364 d'auteurs vivants), parmi lesquels 61 spectacles jeune public, 29 spectacles de danse, autant de spectacles musicaux. Il y aura des compagnies venues d'une quinzaine de pays. Un détail: les compagnies du off rapportent 30 millions de francs à l'économie locale. Tout le monde peut voir d'ailleurs que la cohabitation de ces milliers d'artistes et de techniciens du spectacle avec les habitants d'Avignon se passe bien, et que les festivaliers observent les lois et les règlements. Bref, s'il n'est pas un festival de "théâtre citoyen", le off est un festival de citoyens. Avignon ne saurait à nos yeux se détacher de la réalité de la vie culturelle nationale. Et voilà ce que nous essayons de faire chaque été: replacer le off dans les successives épaisseurs de son cadre. Voici trente-six pages de synthèse sur une année de création artistique et de politiques culturelles, sur une année de théâtre, et enfin, sur ce festival-ci, in et off. Un outil. A l'occasion de ce numéro hors-série, Politis et la Ligue de l'Enseignement se font partenaires. Il y a entre la Ligue et nous des valeurs partagées. Et nous les partageons vraiment, sous vos yeux. La Ligue, c'est cette énorme vieille chose créée il y a cent trente-cinq ans par jean Macé. 34.000 associations sur tout le territoire, des millions de personnes concernées. Politis pense que la culture -en ce qu'elle n'est pas réservée à quelques groupes, ou quelques professions, ou quelques clans- n'a pas d'avenir, pas d'espoir, pas d'espace dans les voies étroites et malthusiennes de l'élitisme. Que l'éducation et la culture ne doivent surtout pas être laissées dans les mains des industries culturelles, nouveau nom pour le show-biz. Qu'il n'y a pas de démocratie sans un combat quotidien, qui n'est pas seulement politique ou social mais également éducatif et culturel. |