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Jacques Bertin ou le fleuve patient des chansons
Loin des chanteurs domestiques qui mangent dans la main médiocre de la vanité, Jacques continue son chant essentiel et fraternel. Certes l'époque ne se veut pas tragique, elle l'est par trop de blessures. Sommes-nous devenus si insignifiants que la chanson pure nous effraie, que des mots simples à nous brûler du dedans soient vites oubliés, fuyant vers le divertissement futile ? Honte pour ses "chanteurs promotion" qui ne savent pas
aligner deux rêves et un accord et encombrent inutilement les couloirs
de notre mémoire. "Bon de la bonté des faibles",
Jacques a écrit d'immenses textes, des chants obstinés
qui passeront par-dessus les âmes lavables et amovibles, mais toucheront
les autres : "Ce fleuve qui vient de si loin", ces mots nous traversent, pleins d'échos dans les forêts de nos mémoires. Alors que la vérité est plus fragile que les souvenirs, nos jours sont déjà chassés plus loin que les nuages : Il est temps d'écouter BERTIN. Dans la grange pleure le vent ou notre enfance. Seules les chansons de Jacques savent nous consoler de n'avoir été que nous-mêmes. L'amitié et la ferveur s'appellent encore Jacques BERTIN et ses chansons entrent par toutes les portes de nos rêves d'homme. La pauvre écharpe de notre écoute ne changera pas le cours des choses mais au moins, le temps d'un feu de bois, que la chanson nous redonne courage et espérance même si la vie nous a souvent volés. Jacques ce soir, le repas sera servi, nous ne pouvons pas nous manquer.
Gil Pressnitzer |