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Poésie 2002

[Hommage à Jacques Bertin]


Florilège du Printemps des Poètes

Hommage à Jacques Bertin

Jacques Bertin est un Artiste de grand talent certes, mais surtout un Artiste authentique qui, depuis 35 ans, nous invite à ses fêtes étranges où se conjuguent tendresse, mélancolie et révolte dans un espace privilégié qu'est la Marge choisie.

Cet homme inattendu, libre dans sa non-conformité, digne, a l'orgueil fort bien placé et l'angoisse féconde. Il écrit, beaucoup, il compose, il chante, il milite.

Souvent émouvant, Jacques Bertin est toujours troublant. Depuis 1966 il nous ouvre son univers où l'on ne se sent jamais en territoire inconnu. Les chemins de l'enfance et de l'adolescence mal guéries conduisent tous aux terrains vagues où l'on espère retrouver les voyageurs égarés que l'on a tant aimés et qui ont disparu, un jour, sans le moindre signe d'adieu.

De Rennes à Lille, de Lille à Paris, de Paris aux bocages de l'Anjou, d'Amitiés en Amours définies, d'éclats de rire en chagrins littéraires, de tumultes en silences pesants, de photos jaunies en complicités souriantes Québécoises, Jacques Bertin a laissé ses traces indélébiles dans le paysage poétique et musical que véhicule sa voix. Son chant est pareil aux cours d'eau qu'il aime tant, ces fleuves qui ne sont pas toujours aussi tranquilles qu'il en paraît. Son chant, sans failles, va crescendo et gronde quand ses mots se heurtent au roc de la bêtise, du souvenir meurtri, d'une jeunesse toujours présente, nomade au parcours résolu, décisif, définitif.

Nos disques en vinyle craquent terriblement pour avoir trop tourné sur nos larges platines malades. Heureusement, on peut retrouver, presqu'en totalité, en CD, les disques de Jacques Bertin.

Toutefois, le récital de 1978 donné au Théâtre de la Gaîté Montparnasse et le récital de 1984 au Théâtre de la Ville, à Paris qui ont fait, tous deux, l'objet d'un enregistrement public (Edités par "Le Chant du Monde") n'ont pas été réédités et se font rares. Ce sont là, pourtant, de bien grands moments.

Remercier quelqu'un c'est, nous dit-on, ne plus en avoir besoin. Alors, Jacques Bertin, pour ces trente-cinq années de joie et de mélancolie, je me garderai bien de vous dire Merci.

 

VAN HAMME