27 juin 2009 Piacé (72)

Piacé Récital Jacques Bertin 27 juin 2009 (en clôture de La quinzaine radieuse 13/28 Juin 2009)   Accueillir dans notre petit village de 350 habitants un chanteur pour qui nous avons la plus grande estime était une gageure. L'accueillir qui plus est dans une salle des fêtes plus habituée à des banquets de mariage ou de communion qu'à des concerts ne nous facilitait pas la tâche... En avait-elle déjà connu, d'ailleurs, des concerts cette salle des fêtes ? Nous n'y connaissions rien à la technique et c'était pour nous une grande première…Serions-nous à la hauteur ? Et le public ? Certes nous savions qu'il y aurait un noyau de fidèles mais pour tous les autres, ceux du village ou ceux de nos proches, venus plus par amitié ou curiosité, que connaissaient-ils de Jacques Bertin ? Rien ou si peu... Quelles seraient alors leurs réactions à l'écoute, parfois si délicate, de ses chansons ? Puis l'artiste serait seul. Oui seul sur scène, avec pour unique accompagnement une guitare. Sur cette scène bricolée, certes sobre mais si dépouillée. Pas d'orchestration, pas de jeu de lumière (il y en aura finalement un), aucun effet : non simplement deux micros (un voix, un guitare), deux projecteurs et une chaise. Ne serait-ce pas trop peu ? Alors lorsque Jacques Bertin s'est présenté sur scène, notre appréhension était palpable. C'était vraiment mal connaître le chanteur et faire injure au grand poète qu'il est. C'est qu'il y a dans ses textes et sa voix quelque chose de si profond qu'il en devient universel et que tout un chacun ne peut être que touché. Jacques Bertin sait en effet comme nul autre parler au plus intime de notre être. Dès le premier morceau ("L'étang chimérique"), nous avons senti le souffle de l'émotion traverser la salle. Pas un bruit, une écoute attentive, recueillie, quasi religieuse… puis un flot d'applaudissements. Dès lors nous savions que plus rien ne pourrait échapper à l'artiste et pendant près d'une heure et demie le public fut en communion. Point d'orgue : l'interprétation de "Le passé", seule chanson nécessitant un jeu de scène (et quel jeu !), longue tirade nous plongeant loin en arrière et qui restera longtemps dans nos esprits. Nous n'oublierons pas non plus les reprises des proches en poésie : Ferré ("L'âge d'or"), Cadou ("La fleur rouge"), Vasca (magnifique interprétation de "Amis soyons toujours"…)…, puis des maintenant classiques de l'auteur "Je voudrais une fête étrange et calme", "Le rêveur", "La jeune fille blonde"… Touchante évocation des rapports familiaux "A un fils", bel hommage à la résistance "Gloire à vous"… bref nous pourrions refaire le récital en entier. Radieux et inoubliable. Merci à vous Monsieur Jacques Bertin de nous avoir apporté toute cette chaleur - oui il faisait chaud ce soir-là et les livrets de La Quinzaine radieuse faisaient de bien beaux éventails… Plus tard, au cours du buffet, le long des tables en bois dressées, les langues se déliaient et nous comprenions alors que nous n'étions pas les seuls à avoir passé une soirée radieuse et inoubliable. Merci encore, vos disques n'ont pas fini de tourner sur nos platines et peut être tournent-ils déjà sur de nouvelles... BH   Quelques instantanés de la soirée : - L'arrivée d'une personne portant à sa main un sac plastique contenant un de vos premiers vinyles "Fête étrange". L'heureux propriétaire avait été le premier à réserver sa place. - Une jeune fille heureuse et comblée de repartir avec un de vos disques que vous lui avez remis en geste de remerciement. Elle avait tenu votre stand. - La révélation pour une autre "Comment peut-il être si peu connu? Pour moi c'est une révélation". Il fallut lui expliquer ce que nous avions lu et croyions avoir compris de vos relations avec les médias… - Des larmes d'une inconnue et tellement d'autres images et sensations... Des moments rares et précieux. Association Piacé le radieux