JACQUES BERTIN


Morlaix

Ouest-France

7 février 2005

Vu : Jacques Bertin, « un homme de scène »

 

Jacques Bertin n’est pas un chanteur. «Je suis un homme qui chante» aime à rappeler l’artiste qui dit accomplir un acte vital. Samedi soir, sur la scène du théâtre de Morlaix, tout de noir vêtu, l’artiste a défié avec modestie les trente-cinq années de chansons passées dans les dédales de la poésie. En compagnie du pianiste Lucien Desmurs non «Laurent, mais Lucien lui va bien», Jacques Bertin, assis sur une chaise face à son public, rêve «d’une fête étrange et très calme avec des musiciens silencieux et doux». Sur les cordes d’une guitare cristalline, il interprète des ballades intimistes aux accents résolument passionnés, nourries aux sources intérieures, à l’éveil du désir amoureux, mais aussi à la nostalgie d’un pays perdu.

Installé sur les bords de Loire, Jacques Bertin n’oublie pas non plus de convoquer les étoiles de sa galaxie personnelle. «Jacques Douai», lance-t-il en évoquant avec émotion sa récente disparition. Sa voix chaude et vibrante nous touche. Ses mots en appellent au temps qui passe, aux saisons, à l’amour, aux femmes, à la Vie. Il se met à siffler comme pour adoucir sa pensée.

Le parterre des spectateurs (300 personnes) fervents lui est reconnaissant. Au terme de presque deux heures d’un concert d’une grande classe et d’un rappel grisant, il offre encore trois chansons dont L’âge d’or.

L’homme est chez lui au théâtre. Il se sent bien dans ce pays de Cocagne et reviendra. Il l’a promis, l’ami.

 

JACQUES BERTIN


Morlaix

Le Télégramme

8 février 2005

Jacques Bertin : « Le chant d’un homme » au théâtre

 

Un parterre comble, un balcon qui n’en était pas loin, 300 personnes sont venues applaudir Jacques Bertin au théâtre, samedi. Une représentation douce et émouvante en compagnie «d’un homme qui chante».

Pour sa première étape bretonne depuis le début de ce millénaire, c’est au théâtre de Morlaix que Jacques Bertin avait décidé de s’arrêter. Une très belle salle, une acoustique parfaite, les conditions étaient effectivement idéales pour accueillir un tel chanteur.

Assis sur une chaise face au public, sa guitare à la main, Jacques Bertin a donné un récital de ses poèmes en musique pendant près de deux heures.

Simple et modeste

Cela fait 35 ans qu’il chante et sa voix, d’une pureté rare, ne faiblit pas. Jacques Bertin a beau être considéré comme l’un des derniers grands de la chanson française, l’homme reste particulièrement modeste et simple. Chez lui, pas d’effet inutile, tout se fait dans la sobriété, voire le minimalisme. Les textes sont les éléments centraux de ses concerts. Ils sont magnifiés par l’accompagnement au piano de Laurent Desmurs. Jacques Bertin s’est révélé fidèle à lui-même samedi soir. Il a échangé avec son public morlaisien des textes profonds, faisant appel à l’émotion et à la nostalgie. Les spectateurs comblés lui ont offert un rappel particulièrement chaleureux. Jacques Bertin leur a promis de revenir les voir bientôt.