![]() Ouest-France | "Chanteur, un travail sur soi-même" Jacques Bertin au Casino de Paris
Il y a une bonne dizaine d'années, en 1978/1979, Jacques Bertin a bien cru que son temps était venu. Enfin. Il vend alors 15.000 disques dans l'année. Trop beau pour être vrai. Il n'a jamais gagné d'argent avec ses chansons. Il n'en gagnera jamais. Mais il continuera à chanter. Sans varier d'un iota. Et en gardant cette tonalité "sérieuse et tragique" à son répertoire. On l'aime, ou on ne l'aime pas. Il a pour lui ses inconditionnels. Dites-moi une ville, je vous dirai combien il y aura de monde pour m'écouter, dit-il. Et il s'en contente. "Sans aucune affiche" Le personnage est déroutant. Il avoue ne pas avoir besoin de monter sur scène. S'il chante, c'est d'abord pour lui. J'y trouve un intérêt tout à fait personnel. C'est extraordinaire de monter un spectacle, confesse-t-il. Il est peut-être passé à côté d'une autre carrière. Aujourd'hui, il est presque étonné d'être toujours chanteur. Je comprends que les gens ne s'intéressent pas à ce que je fais, dit encore Jacques Bertin, toujours déconcertant. Mais "rassuré" d'avoir drainé quelque huit cents personnes ce week-end à Paris, "sans aucune affiche". Son métier d'artiste? "Un travail sur soi-même", répond Jacques Bertin, critique impitoyable des murs musicales de son temps. Quand j'écoute mes collègues chanteurs à la télévision ou à la radio, ce sont des clowns, même s'ils ont du talent par ailleurs. Didier Gourin |