![]() Chorus | JACQUES BERTIN FÊTE ÉTRANGE. Je voudrais une fête étrange - La lampe du tableau de bord - Louvigné-du-Désert - A la pointe nue de l'averse - A celle que je ne verrai plus - Je parle pour celui qui a manqué le train - Claire - Voilà, c'est cette nuit - Un soir, mon fils - Paroisse - Dure à passer - La nuit, on ne peut - Domaine de joie - Mère, chantez-moi - Ballade de la visite au bout du monde - Je te rencontrerai dans un rêve inversé - Je vais à l'amitié- Où tu t'en vas - Un voyage - Petit coucher - Des mains - Quai des Chartrons - Où tu es, tu es bien - Les biefs - Les grands départs. (Velen V003/distribution Scalen 'Disc). Voilà deux ans que Jacques Bertin nous a offert Le poids des roses (Velen) composé d'un bouquet de son propre jardin, après avoir fait quelques écarts auparavant dans ceux des voisins pour cueillir quelques belles vivaces et même quelques immortelles. Le temps se plaît à faire pousser sur le vinyle de mauvaises herbes qui craquent et gémissent. Généreux jardinier, Jacques Bertin a transplanté sur CD les plus belles plantes de sa production de 1970 à 1984, délaissant celles que l'actualité a laissé faner. Il réalise ainsi une composition harmonieuse, intemporelle adaptée à la perfection technique du laser. François Rabbath, Didier Levallet ou Michel Devy arrangent l'ambiance acoustique et parfois le ruban de couleur qui mettent en valeur le verbe. Le monde de Bertin est illuminé de ce rayonnement qui naît dans l'intime et jaillit jusqu'à l'imaginaire. "La lampe du tableau de bord" nous guide effectivement dans la communion des sentiments, du fil ténu de la réalité jusqu'à la secousse de l'émotion. Celle-ci est la principale culture du poète, par le drame ("Voilà, c'est cette nuit"), l'aventure de la "Ballade au bout du monde" ou encore les voies incertaines de l'affectif: "Où tu t'en vas", "Les grands départs", "Je vais à l'amitié". Étonnante mobilité d'une âme en peine qui se cherche et qui cherche la perfection, entretenant entre les deux la confusion dans une belle farce, au second degré, d'autodérision nombriliste: "Petit coucher". La rose ne manque pas de piquant! Jacques Bertin sème les mots, et récolte la poésie qui touche au cur pour nous convier à cette "Fête étrange et très calme". Michel Trihoreau |
![]() Télérama
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JACQUES BERTIN
FÊTE ÉTRANGE.
Bertin va bien, merci, et continue d’écrire, articles et essais
souvent, chansons parfois. Celles ici rassemblées nous ont discrètement,
précieusement accompagnés durant les deux précédentes
décennies. Quai des Chartrons ou quai des Grands Départs,
combien d’étudiants ont rêvé d’un Domaine de joie
autour de ces poèmes libres, portés par une voix vibrante
et grave; soulignés de musiques orchestrées par François
Rabbath (qui travailla avec Brel) ou le jazzeux Didier Levallet... Pourtant
les écrits de Bertin ne se soucient guère de nouer alliance
égale avec la mélodie, préférant la leur propre.
D’où peut-être l’insuccès du chanteur. Mais l’élan
et l’élégance de ses missives à voix haute, la justesse
et le souffle des mots nous donnent toujours de quoi respirer.
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